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DE LA PEINTURE

côté intérieur, pour ainsi dire, comme la peau interne de la sphère, de même qu’est le dedans des coquilles d’œufs.

Quant à la superficie composée, c’est celle qui possède une partie d’elle-même plane et l’autre ronde ou concave, ainsi que sont les surfaces internes des cannes ou les superficies externes des colonnes ou des pyramides.

Cependant, les qualités inhérentes aux circuits ou aux surfaces donnent, ainsi que nous l’avons dit, des noms aux superficies. Mais il y a deux sortes de qualités qui changent d’aspect sans altérer la superficie ; car elles semblent varier, aux yeux des spectateurs, selon les modifications du lieu ou de la lumière. Parlons du lieu d’abord, et puis après de la lumière.

Il faut premièrement considérer de quelle façon les modifications du site modifient les qualités inhérentes aux superficies. C’est ce dont on se rend compte par la vue même, attendu qu’il est de toute nécessité que l’éloignement ou le changement de situation fasse paraître les contours ou plus petits, ou plus grands, ou différents enfin de leur premier aspect. Les superficies elles-mêmes sont modifiées quant aux couleurs, qui semblent augmenter ou diminuer d’intensité. De tout cela notre jugement se rendra compte et nous en rechercherons la raison.

Commençons par cette opinion des philosophes qui disent que les superficies se perçoivent par l’intermédiaire de certains rayons, sorte de ministres de la vue, et que, pour cette raison, ils appellent visuels, attendu que par eux s’imprime dans le sens le simulacre des choses. En