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DE LA PEINTURE

On appelle quantité l’espace compris entre deux points séparés du contour ; espace qui traverse la superficie et


que l’œil perçoit, à l’aide de ces rayons extrêmes, comme avec l’instrument nommé compas. Il y a dans une superficie autant de quantités qu’il y a dans le contour de points séparés correspondants. C’est seulement à l’aide de ces rayons que nous reconnaissons, en les voyant, et la longueur qui gît entre l’élévation et l’abaissement, et la largeur entre la gauche et la droite, et l’épaisseur entre la partie la plus proche et celle qui est la plus éloignée, généralement enfin toute espèce de dimension. D’où l’on peut dire que la vision a lieu au moyen d’un triangle dont la base est la quantité vue, et dont les côtés sont ces mêmes rayons extrêmes qui partent des points de la quantité pour aboutir à l’œil. Or, c’est un fait certain que nulle quantité n’est visible si ce n’est à l’aide de ce triangle. Les côtés tombent manifestement sous la vue ; quant aux angles, il y en a deux qui posent sur les points extrêmes de la quantité. Le troisième et principal est celui