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PROLOGUE.

bonnes choses antiques, et, l’ouvrant, je lus ce titre au milieu d’une belle image, suivant la coutume de ces temps  :

OPUSCOLI MORALI
DI
LEON-BATTISTA
ALBERTI
gentil’huomo firentino
ne’ quali si contengono molti ammaestramenti
necessarii al viver del Huomo cosi posto
in dignità corne privato
Tradotti et parte correti da M.
COSIMO BARTOLI
In Venezia appresso Francesco Franceschi, Sanese, 1568.

Là, entre autres petits traités philosophiques ou scientifiques qui ont leur prix, se trouvent ceux della Statua et della Pittura.

Bien jeune, je les avais lus à Florence. J’avoue que je ne les avais pas goûtés. Cela m’avait paru trop naïf. Je l’étais moi seul un peu trop. C’est un mal dont chaque année emporte quelque chose. Bref, je les relus. Avec tant de science j’admirai tant de simplicité, je fus touché de cet amour du bien faire qui ressort des œuvres des maîtres, et lorsque j’eus fini cette lecture je fus comme désensorcelé. Il semblait que l’enchanteur qui m’avait mystifié revenait, vaincu par ce charme, me rendre la possession de mes idées. Mais je pensai que je les