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LEON-BATTISTA ALBERTl.

à cette tige de coloquinte desséchée sur laquelle pleura Jonas. Le grand courant inspiré des XIIIe et XIVe siècles est tari. Voici venir les temps nouveaux amenant une science nouvelle. Le bon génie du savoir est avec elle ; il suscite l’art merveilleux de l’impression, et lui donne pour apôtres des hommes tels que Reuchlin, Agricola, Copernic et Cornélius Agrippa en Allemagne ; Érasme en Hollande, Linacre et Ascanus en Angleterre, Vives et Antonius Nebrissensis en Espagne, Faber et Budé en France, Le Pogge, Hermolaüs, Marcile Ficin, Politien, Machiavel, Pomponace, Pic et les mathématiciens en Italie.

Grâce à Dieu, ces hommes ont éclairé les ténèbres où l’on errait avant eux. Alors, c’était un Aquilegius qui régentait la rhétorique. Alors, l’étude des langues n’avait pour tout guide que le Grœcismus, le Barbarismus et l’Alexander de villa dei. Alors un Gingolphus, un Rapoleus, un Ferrabrit et un Petrus Hispanus étaient les seuls philosophes accrédités. Ils emplissaient l’étude de la sagesse du fatras de leurs ampliations, suppositions, restrictions, sophismes, obligations et subtilités des parpa logicalia. Alors l’histoire ne s’apprenait que dans le Fasciculus temporum et la Mer des histoires, farcissant l’esprit des rêvasseries des