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LEON-BATTISTA ALBERTI.

dilucidè ac copiosè. Nous pouvons croire qu’Alberti prit une part considérable aux fêtes instituées en l’honneur de Platon, et qui, célébrées depuis la mort du maître jusqu’au temps de Porphire et de Plotin, renaissaient, grâce aux Me^ici, après une interruption de douze cents ans, dans leurs villas de Caregi et de Gaffagiolo. Naturellement, Alberti figure sur la liste des platoniciens que donne Marsile Ficin dans une de ses épîtres[1].

Dès 1447, Leon-Battista fut nommé chanoine de la métropole de Florence et abbé de San-Savino. Neveu d’un cardinal, il obtint facilement, par le crédit de ses amis, des sinécures ecclésiastiques, simples bénéfices accordés aux doctes, et qui ne les engageaient guère plus que ceux qu’un peu plus tard possédait le grand Érasme. Il est probable que le platonicien Alberti partageait, quant aux idées religieuses, les opinions des savants italiens catholiques à gros grains, comme on sait. Depuis le moyen âge, en Italie, les sectes hérétiques, devenues philosophiques à la Renaissance et réfugiées dans les sommets du savoir, où on n’avait pu les vaincre, s’abritaient sous les noms des écoles de l’antiquité. On était épicurien, pythagoricien, péripatéticien, platonicien. Au XVe siècle, les néoplatoniciens personnifient en-

  1. Epist., lib. XI, ep. 30, éd. de 1494.