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MERRY ET MOLLY.

avant qu’elle fût finie. Une grande pile d’objets à raccommoder s’accumula sur la table de Molly, sans qu’on pût savoir comment elle ferait pour les réparer, car la boîte à ouvrage de la petite fille était pleine de noisettes et son dé était décidément égaré.

Cependant, à la fin, tout fut rangé.

« Il faudra que je demande de l’argent à papa pour acheter tout ce qui me manque, dit Molly. Je n’ai plus rien. Ah ! que je suis contente d’avoir fini ! Je n’en peux plus ! C’est bien difficile d’avoir de l’ordre. »

Aussitôt que M. Bemis eut fini de souper, sa fille se hâta de lui dire avec volubilité :

« Papa, voudrez-vous me donner de l’argent pour acheter un dé, des ciseaux, des boutons, des crochets et toutes sortes d’autres choses comme ça pour arranger les affaires de Boo ? Il avait hier un trou à son pantalon neuf ! Et n’est-ce pas que je puis le laver et le baigner ? Il est par trop malpropre. Miss Bat ne veut pas me donner de baignoire. Voulez-vous, dites ?

— Certainement, Molly, répondit M. Bemis. Faites tout ce que vous voudrez, mais ne me retenez pas. Si je ne pars pas à l’instant, je manquerai Johnson, et il faut absolument que je le voie. »

M. Bemis tira sa bourse, donna deux dollars à Molly et partit à la hâte. Il avait à peine entendu ce que lui avait dit sa fille, et il avait une idée vague que Boo avait avalé des boutons, et que miss Bat s’était promenée on ne sait où dans une baignoire ; mais c’était si important de retrouver Johnson qu’il ne chercha même pas à éclairer ces mystères.

Molly, forte de la permission de son père, se fit obéir.