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JACK ET JANE.

« Il me semble, dit Jane, que la robe de soie blanche, le voile et la plume devraient aller ensemble avec le châle de crêpe rouge et le collier de perles. Cela serait un vrai costume de princesse.

— Si nous tirions au sort ? proposa Merry, qui semblait une vraie petite mariée sous son voile en tulle illusion.

— Le prince étant blond, il faut que la princesse soit brune, reprit Jane d’un ton décidé. Dans un tableau vivant, il faut toujours choisir les personnes qui représentent le mieux les personnages. C’est ce que disait miss Delano l’année dernière, quand toutes ces dames voulaient faire le rôle de Cléopâtre.

— Eh bien, choisissez vous-même, dit Susy, et si cela ne nous va pas, nous tirerons au sort. »

Ce dernier cas souriait à Susy, qui n’était pas jolie et qui savait bien qu’elle n’avait que cette seule chance d’être élue.

Les petites filles se rangèrent devant le sofa de Jane. Celle-ci les examina d’un œil critique, en pensant malgré elle que la princesse que Jack aurait préférée à toutes n’était pas là.

« Puisque Juliette veut-être la reine, dit-elle enfin, voilà celle que je choisis, car Molly ne serait pas assez sérieuse pour cela, et les autres sont toutes ou trop grandes ou trop blondes. »

Jane désignait Merry, qui eut l’air ravie ; mais la figure de Mabel s’allongea, et Susy fit une moue dédaigneuse.

« Vous feriez bien mieux de tirer au sort, leur dit Molly, Comme cela il n’y aura plus de contestations.