Page:Alcott - Jack et Jane.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
152
JACK ET JANE.

qui séparait la scène des rangées de chaises destinées aux spectateurs,

À huit heures, toutes les places étaient occupées par les mamans et les enfants qui ne jouaient pas dans les tableaux vivants. On avait enlevé les portes, et le corridor et la chambre de Frank regorgeaient de papas, d’oncles et de vieux messieurs venus malgré leurs rhumatismes.

Je renonce à décrire le brouhaha causé par le remue-ménage des chaises, le froissement des éventails et les conversations des spectateurs, ainsi que les allées et venues et le tapage qui se faisaient derrière le rideau.

Enfin, les trois coups habituels furent frappés. Le silence se fit, et l’orchestre commença de jouer. Oui, chers lecteurs, il y avait un orchestre. Édouard prétendait qu’un théâtre ne pouvait s’en passer. Il avait donc réuni tout ce qu’il avait pu trouver de musiciens dans la ville : un violon, une flûte, un cornet à piston, un fifre et un tambour. Il y avait de quoi rire de les entendre tous racler, taper et souffler à qui mieux mieux et de voir Édouard brandir majestueusement son bâton.

On commença par le chant national Yankee Doodle, puis le rideau se leva.

La scène représentait un jardin dans lequel se promenait un vieux monsieur, portant un habit du siècle dernier, un chapeau à cornes, une perruque grise et une grande canne. C’était Gustave qui avait été choisi à l’unanimité pour représenter non seulement Washington, mais encore le père de Washington, afin de conserver la ressemblance.

« Mes arbres se portent à merveille, » dit le jeune