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LES MIRACLES DE SAINTE LUCY.

respirer. Je m’y attendais si peu ! Je croyais être infirme pour toute ma vie, et je ne vous en disais rien pour ne pas vous affliger. Quand est-ce que je sortirai ?

— Pas encore tout de suite, ma chérie, répondit Mme Minot. Il faudra encore quelques mois pour que vous puissiez marcher et courir comme autrefois, mais ne vous désolez pas de ce petit retard. Cela sera bien vite passé.

— Oh ! cela ne m’effraye pas, dit Jane. Je saurai bien attendre. Les mois ne sont pas des années. Puisque je dois être guérie un jour, c’est là l’essentiel !

— Chère mignonne, fit Mme Minot en l’embrassant. Vous avez eu là une rude épreuve, mais quand elle sera finie, vous verrez que vous n’aurez pas perdu votre temps. Je ne dis pas que vous soyez devenue parfaite, mais je prétends que la petite Jane qui sortira cet été de la chambre des oiseaux vaudra mieux que celle qui y fut déposée au mois de décembre.

— Vous avez été si bonne pour moi qu’il était impossible que je ne devinsse pas meilleure, dit Jane en tendant les bras à Mme Minot. M’avez-vous assez aidée ! ajouta-t-elle avec reconnaissance.

— Et vous aussi Jane, vous nous avez aidés. Nous sommes quittes, C’est ce que j’ai fini par faire comprendre à votre mère. Il est donc convenu que nous vivrons toujours ensemble, et qu’elle me prêtera sa petite Janette pour mon bonheur et pour le plus grand bien de mes fils. C’est une affaire terminée, mais là-dedans, c’est nous qui y gagnons. »

Mme Minot embrassa la petite fille avec une tendresse toute maternelle, et Jack s’écria :