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Page:Alcott - Jack et Jane.djvu/268

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JACK ET JANE.

Les deux vieilles dames se séparèrent.

Vous pouvez vous vanter de m’avoir parlé clairement sans vous en douter, se dit miss Bat, mais je ne suis pas fâchée de vous avoir entendues. Cela m’ouvre les yeux. »

Miss Bat avait du bon ; elle savait se rendre justice. Jamais elle n’avait aidé Molly en quoi que ce fût. La petite fille avait agi seule, avec l’aide et les conseils de Mme Minot, de Mme Peck et de Merry, et voilà que c’était elle, miss Bat, qui récoltait les éloges dus à Molly ! Elle se trouva tenue, vis-à-vis de sa propre conscience, à mériter au moins une partie de ces éloges.

« Molly n’a plus besoin de moi maintenant, se dit-elle. Il est trop tard, mais si je ne rends pas cette maison plus propre qu’une maison hollandaise, je ne m’appelle pas miss Bat ! »

Nous connaissons déjà l’étonnement et la stupéfaction de Molly, lorsqu’elle vit secouer les tapis pleins de poussière, enlever les toiles d’araignées qui étaient là depuis des années, et nettoyer des cabinets et des armoires, au grand désespoir des souris et des mites, qui avaient cru y être installées pour l’éternité.

Molly prit congé de sa famille de chats en disant :

« Je ne comprends rien à tout cela ; mais, comme miss Bat ne se mêle jamais de mes affaires, je ferai semblant de ne rien voir, et, quand elle aura fini, j’admirerai tout ce qu’elle aura fait de bien. C’est si agréable d’être félicité de ses efforts ! »

La pauvre Molly, elle, n’avait eu que bien peu d’encouragements. Ses nombreux efforts n’avaient pas toujours été couronnés de succès, et sa récompense semblait