tions actuelles. Toutes les maîtresses de pension semblent avoir pris pour devise : « Tout effleurer et ne rien apprendre. » Moi, je dis au contraire : « savoir peu, mais savoir bien, » et j’entends que vous mettiez ce précepte en pratique.
— Je tâcherai, dit docilement Rose.
— Maintenant, dit le docteur, passons à un autre sujet : votre oncle Mac a remis toute votre fortune entre mes mains ; c’est moi qui serai désormais votre banquier. Voici l’argent de votre mois. Avez-vous soin de tenir vos comptes, ma mignonne ?
— Oncle Mac m’a donné un carnet pour inscrire mes dépenses ; mais je ne sais comment cela se fait, jamais mes comptes ne sont justes. Je n’ai pas le don des chiffres. Ah ! que je déteste l’arithmétique.
— Comme il est indispensable en ce monde de savoir calculer, si vous n’avez pas le don des chiffres, je vous engage fortement à l’acquérir pendant que vous êtes jeune. Montrez-moi ce fameux carnet ; nous tâcherons de le débrouiller ensemble. »
Le carnet de Rose était en fort mauvais état ; les feuillets ne tenaient plus ensemble, et les chiffres se confondaient. Ce ne fut pas sans honte que sa propriétaire le tendit à l’oncle Alec.
« Comprenez-vous comment cela peut se faire ? lui demanda-t-elle. Il m’arrive souvent de trouver que j’ai dépensé plus d’argent que je n’en ai reçu.
— Cela tient à ce que vous additionnez ensemble les francs et les centimes, parce que vos chiffres sont mal