Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/56

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— Avec personne. J’ai joué une fois avec Ariane Blish, mais elle m’agace avec ses airs de momie.

— Et vos cousins ?

— Ils sont venus hier ; ils me plaisent assez, mais naturellement je ne puis pas jouer avec eux.

— Pourquoi donc ?

— Mais ce sont des garçons.

— Qu’importe ! Ce sont de bons garçons, qui n’ont jamais eu de sœur et qui ne demandent qu’à vous aimer. Vous les verrez forcément toute votre vie, puisqu’ils sont vos cousins. Ne vaut-il pas mieux pour vous les connaître tout de suite ? Au reste, je tâcherai de vous trouver aussi une gentille petite amie.

— Phœbé est très gentille, s’écria vivement Rose : je l’ai vue hier pour la première fois, mais cela ne m’empêche pas de l’aimer beaucoup.

— Phœbé ! répéta son oncle. Qui est-ce, Phœbé ? »

Rose raconta tout d’une haleine ce qu’elle savait de sa nouvelle amie. Le docteur l’écouta en souriant.

« Je ne comprends pas très bien pourquoi vous aimez tant cette pauvre enfant trouvée, lui dit-il quand elle eut terminé son récit.

— Vous allez peut-être vous moquer de moi, mon oncle, mais j’ai plus de sympathie pour Phœbé que pour toutes les petites filles riches et élégantes que j’aie jamais vues. Elle vaut cent fois cette petite pimbêche d’Ariane Blish. Il me serait impossible de vous dire pourquoi je l’aime. Je n’en sais rien moi-même. C’est sans doute parce qu’elle paraît si gaie et si travailleuse. Ah ! si vous