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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

« Oh ! cela me fait tant de bien de rire ! Continuez, je vous en prie, » lui dit-il, encore tout rouge d’avoir tant ri.

Jo, excitée par son succès, continua à parler de leurs jeux, de leurs projets, de leurs espérances, de leurs craintes pour leur père et des événements les plus intéressants du petit monde dans lequel elles vivaient. Ils parlèrent ensuite de livres, et Jo trouva, à sa grande joie, que Laurie les aimait autant qu’elle et en avait même lu davantage.

« Si vous les aimez tant, venez voir les nôtres, lui dit Laurie en se levant. Mon grand-père est sorti ; n’ayez pas peur.

— Je n’ai peur de rien ! répliqua Jo avec un fier mouvement de tête.

— Je le crois, » répondit le jeune garçon avec admiration, tout en pensant que si Jo rencontrait le vieux monsieur dans un de ses accès de mauvaise humeur, elle aurait, malgré son courage, de bonnes raisons d’être effrayée.

Toute la maison était chauffée par un calorifère, et Laurie put, malgré son rhume, promener Jo dans toutes les pièces et la laisser examiner à son aise tout ce qui lui plaisait. Lorsqu’ils arrivèrent dans la bibliothèque, Jo se mit à battre des mains et à danser, comme elle faisait toujours quand elle était particulièrement charmée.

« Que de belles, que d’utiles choses ! soupira-t-elle en s’enfonçant dans les profondeurs d’un fauteuil capitonné et promenant un œil d’admiration sur l’immense quantité de livres et de tableaux qui tapissaient les murs, et sur les statues, les bronzes et les curiosités artistiques qui remplissaient la chambre. Théodore Laurentz, vous êtes la plus heureuse personne du monde, ajouta-t-elle d’un air convaincu.