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JO VOISINE.

— On ne peut pas vivre rien qu’avec des livres, répondit Laurie en se penchant sur une table vis-à-vis d’elle. Je donnerais tout ce qui est ici pour avoir des sœurs… »

Mais, avant qu’il eût pu continuer, on entendit un coup de sonnette, et Jo se leva en toute hâte en s’écriant :

« Miséricorde ! C’est votre grand-papa !

— Eh bien, qu’est-ce que cela fait ? Vous n’avez peur de rien, vous savez, lui répondu malicieusement Laurie.

— Je crois que j’ai un peu peur de lui, mais je ne sais vraiment pas pourquoi j’aurais peur ; maman a dit que je pouvais venir, et je ne pense pas que vous en soyez plus malade, dit Jo en se rasseyant et paraissant plus rassurée, quoique ses yeux fussent toujours fixés sur la porte.

— Je vais bien mieux, au contraire, et je vous en suis très reconnaissant ; seulement, j’ai peur que vous ne vous soyez fatiguée en parlant. C’était si agréable de vous écouter, que je n’avais pas le courage de vous arrêter, dit Laurie.

— Monsieur, ce n’est pas votre grand-père, c’est le docteur ! » dit la servante.

Laurie respira, et se tournant vers Jo :

« Ne vous en allez pas, permettez-moi seulement de vous laisser seule pendant une minute. Je suppose que je dois aller vers le docteur, dit Laurie.

— Ne vous inquiétez pas de moi ; je suis heureuse comme une reine, ici, » répondit Jo.

Et, Laurie étant parti, elle s’amusa à regarder toutes les charmantes choses qui ornaient la chambre.

Elle était debout devant un beau portrait de M. Laurentz, lorsqu’elle entendit ouvrir la porte, et, croyant