Page:Aldebrandin de Sienne-Le régime du corps, 1911.djvu/65

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composé en 1256 pour la comtesse de Provence, mais traduit «  degrec en latin et de latin en françois» en 1234, sur la demande dé « Feldris quifu jadis empeureres de Rome etpuisfu condampnez à Lyon sur le Rosnedepape Innocent en concilie general. » Feldris désigne Frédéric II, vingt-sixième empereur d'Al- lemagne et petit-fils de Frédéric-Barberousse. Célèbre par la lutte qu'il soutint contre la papauté, sa déchéance fut solen- nellement proclamée à Lyon en 1245 par le pape Inno- cent III; il mourut en octobre 1250. S'il n'est pas impossible, comme le pense M. P. Meyer1, que, composé en 1234 à la demande de Frédéric II, le Régime du Corps ait été, après la mort de cet empereur, offert ensuite à la comtesse Béatrix de Provence, il convient toutefois, de n'accorder que peu de crédit à ce texte tardif. Des doutes sérieux s'élèvent en effet sur l'authenticité des allégations de ce prologue, donné seulement par des manuscrits récents, exécutés dans la première moitié du XVe siècle, soit plus d'un siècle et demi après l'apparition du traité et dont l'un, celui de Paris, semble bien avoir servi de modèle aux deux autres. Aussi, inclinons-nous à croire qu'il s'est peut-être produit ici, sous la plume du scribe, une confusion du même ordre que celle qui fit attribuer à Fournival le ms. de Londres. L'intervention de Frédéric II mise à part, ce prologue offre cependant quelque élément de vérité. S'il est peu vraisemblable que le Régime du Corps ait été transcrit du grec en latin, il est néanmoins exact, ainsi que nous l'établirons plus loin, en recherchant les sources auxquelles a puisé Aldebrandin, que son traité fut, en grande partie, traduit sur les versions en langue latine des médecins arabes. L'auteur du prologue semble avoir connu cette origine, de même que le scribe du ms. Ars. 2059, mais il a confondu l'arabe avec le grec, erreur I. P. MEYER, loc, cit.