Page:Aldebrandin de Sienne-Le régime du corps, 1911.djvu/66

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en somme peu surprenante à une époque où ce dernier idiome était presque totalement ignoré. En plus de ces deux importants prologues, il faut encore retenir quelques indications non moins intéressantes four- nies par d'autres mss. Le ms. 2059 Ars. dit: «  Chi commenche un traitiés que la royne Blanchefist translater de latin en rommanch. » Le 2022 B. N. appelle l'auteur «  medecindu roy deFrance » et d'autre part, l'imprimé de 1480 dit que le traité fut com- posé « à la requeste du roy de France ». Enfin le 2435 Sloane indique qu'Aldebrandin le fit pour «  Benoit de Florenche ». Si de ce Benoît de Florence on ignore tout, il apparaît de. façon évidente que les scribes des mss. précédents ont voulu désigner la reine Blanche de Castille et son fils le roi saint Louis. Tels sont les éclaircissements apportés par les textes aujourd'hui connus du traité d'Aldebrandin. Les renseigne- ments précis fournis par les mss. du XIIIe et du XIVe siècles, principalement par le prologue du ms. A, concordent rigou- reusement avec les faits historiques. Ils sont réellement dignes de confiance et trop d'arguments militent en leur faveur pour qu'on puisse les révoquer en doute.Il paraît donc évident que maître Aldebrandin composa leRégimedu Corps, en langue française, à la cour de Provence et en offrit l'hommage à la comtesse Béatrix. La dédicace à l'empereur Frédéric est trop suspecte et repose sur une hypothèse trop fragile pour sembler acceptable; nous en avons donné les raisons. De plus, il y a lieu de supposer que, mettant à profit les relations familiales qui unissaient la maison de Provence à la couronne de France, Aldebrandin, sur la recommandation de sa protectrice, fut admis dans l'entourage de saint Louis,