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Page:Alembert - Trois mois à la cour de Fréderic : lettres inédites.djvu/68

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« Oui, en vérité, vous auriez souvent du plaisir à nos conversations de dîner et de souper ; celle d’hier au soir fut très morale et assez triste, quoique point froide. Elle roula sur le détachement des choses de la vie… Ne vous flattez pourtant pas que j’en sois ni moins polisson à mon retour ni de meilleure contenance à table. Il est vrai que je ne polissonne pas ici, mais par cette raison même j’aurai grand besoin de me dédommager, et à l’égard du maintien de la table, c’est la chose du monde dont le Roi est le moins occupé, malgré son importance, et je ne pourrais m’instruire avec lui sur ce grand sujet.

« Tant mieux pour Marmontel et pour l’Académie, s’il parvient à en être. Je le préférerais à tous les Barthélemys du monde sans en excepter l’apôtre, mais je préférerais l’abbé Barthélemy[1] à un homme de cour inutile à l’Académie et aux lettres, et souvent nuisible. »

« 23 juillet 1763.

« Le Roi prétend que la réponse de la Sorbonne sur l’inoculation est la seule chose raisonnable qu’elle ait dite depuis son établissement, et que cela est bien fort pour elle[2]. »

  1. Barthélemy (Jean-Jacques) (1716-1795), savant littérateur. Membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, il fut nommé en 1753 garde du cabinet des médailles. En 1763 il reçut le Mercure qu’on enlevait à Marmontel.
  2. La Sorbonne interrogée, comme nous l’avons vu, par le Parle-