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Page:Alessandro Manzoni - Les fiancés, trad. Montgrand, 1877.djvu/362

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il lui dit, également à voix basse : « Monsieur le curé, je ne vous fais pas d’excuses pour le dérangement que vous éprouvez à cause de moi ; vous le faites pour Celui qui récompense largement, et pour cette pauvre fille dont il est le père. » Cela dit, il prend d’une main le mors, de l’autre l’étrier, pour aider don Abbondio à descendre.

Pour celui-ci, cet air, ces paroles, ces manières lui avaient déjà rendu la vie. Il poussa un soupir dont il était depuis une heure travaillé sans pouvoir lui donner issue, se pencha vers l’Innomé, répondit à voix bien basse : « Oh ! que faites-vous donc ? Mais, mais, mais !… » et se laissa glisser le mieux qu’il put en bas de sa monture. L’Innomé attacha celle-ci comme l’autre, et, après avoir dit au conducteur d’attendre dans cette cour, il tira de sa poche une clef, ouvrit la porte, entra, fit entrer le curé et la femme, passa devant eux pour gagner le petit escalier, et tous trois montèrent en silence.