Page:Alessandro Manzoni - Les fiancés, trad. Montgrand, 1877.djvu/74

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À travers les douloureux colloques qui s’étaient succédé et les allées et venue qui ont été racontées, le jour s’était passé, et l’obscurité commençait à se répandre.

« Bonne nuit, dit tristement Lucia à Renzo qui ne pouvait se résoudre à s’en aller.

— Bonne nuit, répondit Renzo encore plus tristement.

— Quelque saint viendra à notre aide, répliqua Lucia ; usez de prudence et résignez-vous. »

La mère ajouta d’autres conseils du même genre ; et le fiancé s’en fut avec une tempête dans le cœur, répétant toujours ces étranges paroles : « Dans ce monde, finalement, il y a une justice ! » tant il est vrai qu’un homme subjugué par la douleur ne sait plus ce qu’il dit.