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DONATELLO


I


On est convenu d’appeler Renaissance une période où, à certains points de vue, l’art a précisément cessé de renaître.

Trompés en effet par l’abondance de la production, l’importance de diverses personnalités célèbres, dominatrices, enfin par une certaine sûreté de moyens, une certaine correction de forme que l’on pouvait confondre avec la perfection, les historiens, les critiques, les amateurs de naguère, ont pris pour un point de départ ce qui n’était qu’un point d’arrivée.

Mais si l’on examine les choses en elles-mêmes, on voit que ce qui caractérise la Renaissance à proprement parler, c’est que les artistes ont eu une tendance à s’inspirer d’idées et de formes provenant d’un autre temps, d’un autre sol, et d’une autre société que les leurs. En d’autres termes, l’imitation, si elle ne prenait pas absolument la place de l’invention, venait s’y mélanger ; le règne de la réflexion et de la convention succédait à celui de la libre invention et de la spontanéité.