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Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/103

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je te le dirai : je suis un pauvre frère lai. Las de la réclusion claustrale, je méditai mon hardi projet sous le capuchon ; je préparai une merveille au monde. Je m'enfuis en Ukraine, dans les turbulentes tribus des Cosaques ; j'appris à manier le cheval et le sabre ; je vins en ce pays, je me nommai Dmitri, et je trompai les Polonais sans cervelle. Que diras-tu maintenant, orgueilleuse Marina ? Es-tu satisfaite de mon aveu ?... Tu te tais.


MARINA.

0 honte ! 0 malheur !

(Long silence.) Dmitri bas.

Où m'a entraîné un élan de dépit involontaire ? J'ai peut-être ruiné à jamais un avenir qui m'avait coûté tant de peines à édifier. Insensé, qu'ai-je fait ? (Haut.) Je le vois bien, tu rougis d'un amour qui n'est pas de roi. Prononce donc le mot fatal. Mon sort est dans tes mains. Décides-en. J'attends. (// se jette à genoux.)

MARINA.

Lève-toi, pauvre imposteur. Imagines-tu me