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Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/104

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toucher par cette génuflexion, comme si j'avais le cœur d'une crédule et faible jeune fille ? Tu t'es trompé, ami. J'ai vu à mes pieds des chevaliers et des princes, et si j'ai froidement repoussé leurs vœux, ce n'est pas pour qu'un moine fugitif....' Dmitri se levant. Ne méprise pas cet imposteur. En lui peutêtre se cachent des vertus qui sont dignes du trône de Moscovie, dignes de ta main....


MARINA.

Dignes de la corde, insolent.

DMITRI.

Oui, je suis coupable. J'ai trompé Dieu et le tzar, j'ai menti au monde. Mais ce n'est pas à toi, Marina, de me punir. Je ne suis pas coupable devant toi, puisque je n'ai pu me résoudre à te tromper. Tu étais le seul sanctuaire devant lequel je n'osais feindre. L'amour aveugle, le seul amour m'a forcé de tout t'avouer.

m

MARINA.

De quoi te vantes-tu, insensé ? Qui te demandait cet aveu ? Si tu as pu, obscur vagabond, aveugler merveilleusement deux