Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/162

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Albert

Tant mieux. Je ne le lâcherai pas sans une rançon. (On frappe à la porte.) Qui est là ?

Entre le juif Salomon.

Salomon

Votre humble serviteur.

Albert

Ah ! cher ami, maudit juif, respectable Salomon, daigne un peu t’approcher. Comment, on dit que tu ne prêtes plus à crédit ?

Salomon

Oh ! noble seigneur, je vous jure que je le ferais avec plaisir ; mais je ne puis. Où prendre de l’argent ? je me suis complètement ruiné pour être venu en aide aux gentilshommes. Personne ne paye. Moi-même, je venais vous prier de me rendre… ne fût-ce qu’une partie…

Albert

Mais, brigand, si j’avais eu de l’argent, aurais-je voulu avoir affaire avec toi ? Finissons-en ; ne fais pas l’obstiné, mon cher Salomon. Donne tes ducats ; lâche-m’en une centaine avant qu’on ne t’ait fouillé.