Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/211

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je te suivrai fidèlement, en voyage, à la guerre. Je ne crains pas la guerre, pourvu que je te voie. Non, non, je ne te crois pas. Ou tu veux éprouver mes pensées, ou tu plaisantes d'une méchante plaisanterie.

Le kniaz
Non ; les plaisanteries ne me viennent pas à l'esprit aujourd'hui, et je n'ai nul besoin de t'éprouver. Je ne me prépare, ni pour un long voyage, ni pour la guerre ; je reste à la maison, et pourtant je dois te dire adieu pour jamais.
La fille
Attends... Maintenant je comprends tout. Tu te maries. (Le kniaz se tait.) Tu te maries ?
Le kniaz
Que faire ? je m'en rapporte à toi. Les kniaz ne sont pas libres comme vous autres jeunes filles. Ce n'est point par le cœur qu'ils choisissent leurs compagnes, mais par les calculs d'autrui, et pour l'avantage d'autrui. Ton chagrin.. Dieu et le temps le consoleront ; ne m'oublie pas. Prends en souvenir de moi cette