Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/214

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Le meunier
De qui parles-tu ?

La fille

Dis-moi, père, comment ai-je pu le fâcher ? Ma beauté, en une semaine, a-t-elle disparu ? Lui a-t-on donné un philtre ?
Le meunier
Que veux-tu dire ?
La fille
Oh ! père ! il est parti... le voilà qui galope. Et moi, folle, je l'ai laissé partir ! je ne me suis pas accrochée aux pans de son caftan ; je ne me suis pas pendue à la bride de son cheval ! Que ne m'eût-il coupé les deux bras jusqu'au coude ! que ne m'eût-il écrasée sur la place !
Le meunier
Fille, fille...
Le meunier
Vois-tu, les kniaz ne sont pas libres comme nous autres jeunes filles ; ils ne choisissent pas leurs femmes par le cœur ; mais ils sont libres, eux, de nous courtiser, de faire des serments,