Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/213

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je reviendrai vous voir. Console-toi, cesse de t'affliger, viens que je t'embrasse pour la dernière fois. (S'en allant.) Ouf ! c'est fini... je respire..., je m'attendais à un orage, mais tout s'est passé tranquillement. (Il sort. — La fille reste immobile, les joyaux sur la tête, et le sac d'or à la main.)

(Entre le meunier.)

Le meunier
Ne nous feras-tu pas, kniaz, l'fionneur d'entrer au moulin ?... Mais où est-il donc ? Dis, qu'est devenu notre kniaz ?... Oh ! oh ! oh ! quelle paviazka ! toute en pierres précieuses ! ça a l'air de brûler comme des cierges. Et ce collier !... ah ! voilà un cadeau de tzar. Quel bienfaiteur !... Et cela, qu'est-ce ? un sac. N'est-ce pas de l'argent ?... Mais que fais-tu là, immobile, sans dire un mot ? Serais-tu devenue folle de cette joie inattendue, ou hébétée ?
La fille
Je n'y crois pas ; ce ne peut pas être. Je l'ai tant aimé !... Est-ce une bête sauvage ? A-t-il le cœur fauve ?