Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/30

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UN HOMME.

Ne pourrait-on pas se glisser par l’enceinte du monastère ?

UN AUTRE.

Impossible. On est à l’étroit même ici, dans le champ. Pense donc, tout Moscou s’est entassé ici. Regarde : l’enceinte, les toits, tous les étages du clocher, les dômes de l’église et jusqu’aux croix sont couverts de monde

LE PREMIER.

Oh ! que c’est amusant !

L’AUTRE.

Quel est ce bruit ?

LE PREMIER.

Écoute, écoute ; le peuple s’est mis à hurler. Là-bas, ils tombent rang par rang, comme des vagues. Encore, encore ; ça vient jusqu’à nous. Vite, à genoux, frères.

(Tout le peuple est à genoux. Gémissements et larmes.)
LE PEUPLE.

Ah ! prends pitié de nous, notre père. Règne sur nous. Sois notre père, notre tzar.