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Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/39

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ni sans péché. Je vois tantôt des festins bruyants, tantôt des camps et des luttes guerrières, enfin les folles distractions demes jeunes années.


GRÉGOIRE.

Que tu as gaiement passé ta jeunesse ! Tu as combattu sous les tours de Kasan ; tu as repoussé les armées lithuaniennes avec le brave Chouïski ; tu as vu la cour et le faste d'Ivan. Heureux ! Et moi, dès mon adolescence, j'erre, pauvre moine, dans de tristes cellules. Pourquoi, moi aussi, ne pourrais-je m'abandonner à l'enivrement des batailles, m'asseoir à la table des tzars ? J'aurais eu le temps, comme toi, dans ma vieillesse, de quitter le monde et ses vanités, de prononcer des vœux et de m'enfermer dans une tranquille retraite.

PIMÈNE.

N'aie point de regrets, frère, d'avoir quitté de bonne heure le monde pécheur, et de ce que le Très-Haut ne t'ait point envoyé beaucoup de tentations. Crois-moi, c'est de loin seulement que peuvent nous séduire la gloire, le luxe et les ruses de l'amour féminin.' J'ai