Page:Alexandri - Les Doïnas, 1855.djvu/125

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votre maison pour aller dans celle que Dieu lui a choisie, doit, de concert avec son compagnon, vous remercier et implorer vos bénédictions ; car la bénédiction des parents est un rempart inébranlable autour de sa maison. Il est temps que votre fille implore votre pardon pour tout ce qu’elle n’a pu faire afin d’accomplir vos volontés et les désirs de ses frères. Que son bon naturel et son âme pure la poussent à vous remercier de la sagesse avec laquelle vous l’avez élevée dans votre maison. Qu’elle s’étonne de ne pouvoir trouver assez de soupirs et de larmes pour implorer son pardon. Qu’elle s’étonne de ne pouvoir trouver assez de douces paroles de reconnaissance pour tous vos soins pleins de tendresse et de bonté paternelle. Aussi en appelle-t-elle de toute son âme à l’inépuisable bonté du Très-Haut, et le prie de faire que vos enfants et les enfants de vos enfants jusqu’à la quatrième génération vous comblent de joie. Elle vous conjure aussi, conjointement avec son mari, de leur conserver votre tendresse à l’avenir. »

Cette allocution terminée, les mariés font leurs adieux et vont baiser la main des parents.

Ceux-ci, les yeux baignés de larmes, répondent à leur tour :

« En vous accordant aujourd’hui, jeune homme, la main de notre bien-aimée fille, nous ne faisons que nous soumettre aux décrets de la divine Providence qui a permis cette union. Et, bien que la plus parfaite bénédiction soit celle du Très-Haut, cependant, de même que nos pères nous ont bénits, de même aujourd’hui nous vous bénissons. Fasse le Seigneur Dieu qu’en vous unissant il vous affermisse dans l’amour et répande ses bénédictions sur vos têtes. Jeune homme, n’oubliez pas