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ruisseau ; viens t’asseoir avec moi sur l’herbe, ô jeune et belle montagnarde ; viens, je chanterai pour toi une doïna, doïnitza, qui te feront verser de douces larmes d’amour.




XIX

LE DORU


Ah ! le doru s’est emparé de moi, cher ange aux doux regards ; le doru me fait verser des larmes amères pendant que je tiens mes yeux fixés sur ta route.

Jour et nuit mon cœur souffrant te cherche, et ma voix t’appelle sans cesse nuit et jour.

Cher trésor, douce bien-aimée, où est ton visage adoré ? où est ta voix pénétrante ? où donc es-tu, amie, où donc es-tu ?

Ah ! si le ciel m’aimait un peu, il me rendrait ton sourire ; si le ciel avait pitié de mes souffrances, il me rendrait tes doux baisers.

Mais, hélas ! le temps passe ; les journées, les siècles s’écoulent sans que mes yeux revoient la lumière, sans que ma douleur se calme.