Page:Alexandri - Les Doïnas, 1855.djvu/71

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son cœur battait bien fort et ses joues se coloraient de deux roses vermeilles.

L’étranger s’arrêta également de son côté ; son cœur battait aussi avec violence, tandis que le coursier hennissait fièrement, et de sa voix réveillait l’écho de la vallée.

« Salut à toi, ma belle enfant.

— À toi salut, mon beau cavalier.

— Charmante enfant, ma bien-aimée, dis-moi la vérité : es-tu la fille d’un empereur ou quelque beau rêve que j’ai rêvé ? Car, depuis que je suis dans ma force de jeune homme, j’ai parcouru bien des contrées, j’ai franchi bien des frontières, j’ai caressé bien des jeunes filles, mais je n’ai pas encore rencontré de par le monde une taille et des traits aussi gracieux que les tiens.

— Beau cavalier, si tu veux savoir qui je suis, demande-le aux fleurs, à mes sœurs chéries.

— Es-tu la fille des montagnes ou des plaines ? Es-tu de race humaine, ou bien dois-tu le jour à quelque zméou fantastique ?

— Beau cavalier, si tu veux savoir qui je suis, demande-le aux vieilles montagnes des Carpathes, aux ruisseaux limpides, aux oiseaux harmonieux et aux petits des chevreuils.

— Oh ! ravissante fleur de beauté ! tu es, sans nul doute, la fée des montagnes, la sœur chérie des fleurs, la douce compagne de l’aurore ; tu es la fiancée de mon âme, celle que ma bonne étoile a promise à mon cœur. »

Floriora se troublait à ces mots, et cependant son cœur s’épanouissait de bonheur. Le cavalier, de son côté, la regardait avec des yeux ardents, et sa poitrine