Page:Alexandri - Les Doïnas, 1855.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Beauté, jeunesse, gaieté, pouvait-on croire que vous péririez si tôt !… Hélas ! quoiqu’elle ait disparu à nos yeux, personne ne veut croire à la mort de ma chère Dridri.




XXXII

CHANT DU GONDOLIER


Sur la mer calme et murmurante, toutes les étoiles flottent légèrement ; hélas ! pourquoi seule manques-tu à leur chœur lumineux, ô mon astre charmant !

Un chant mélodieux s’élève des rivages et des canaux ; pourquoi, ma Ninitza, pourquoi n’entend-on pas aussi ta voix chanter gaiement ?

La nuit mystérieuse, aux tendres chuchotements, te réclame, ô ma bien-aimée ! comme sa plus belle couronne ; la gondole gémit tristement, car il y a si longtemps qu’elle ne t’a bercée sur les lagunes.

Ah ! descends leste et joyeuse du haut de ton noir palais ; viens régner, viens briller sur les flots comme un astre divin.

Voici la lune monter au ciel du sein des ondes ; son