Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/134

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dans laquelle il plaçait sa maison bourgeoise, et une visite à l’église Saint-Roch, où plusieurs scènes devaient se passer, armé de toutes pièces, il partit pour la campagne et commença l’œuvre. Le plan d’abord. Il enchevêtra et répartit en dix-huit chapitres les cinq ou six histoires qu’il voulait mener parallèlement. La multiplicité des fils, le grand nombre des personnages à faire agir, la diversité exceptionnelle des faits, l’ont naturellement amené à tenter, pour cette œuvre, l’essai d’une formule littéraire qu’il cherche depuis longtemps. Il veut se dégager de plus en plus de la scène à panaches romantiques, mettre tout son effort dans la simplicité et la vérité. Et rien que des descriptions de cinq lignes, le strict nécessaire. Ainsi compris, le roman devient presque du théâtre. L’écrivain s’efface de plus en plus, n’analyse que par les faits : chaque chapitre est un acte nouveau, que les personnages du livre jouent devant le lecteur.

Un dernier renseignement. Le magasin Au Bonheur des Dames, dont il est question dans Pot-Bouille, est l’embryon du Louvre ou du Bon-Marché colossal, qui sera étudié, dans le roman sur les Grands Magasins.

Je me suis promis de ne donner que des faits tout le long de ce livre. Je conclurai ici par un fait encore. D’après la proportion du chiffre des éditions des diverses œuvres, sur « cent » personnes qui ont lu Nana et l’ Assommoir, seulement « quinze » à «