hauts noyers ; — tandis que les autres semblent avoir glissé au bas de la rampe, jusqu’au remblai du chemin de fer de l’Ouest, qui passe en cet endroit parallèlement à la Seine, à une centaine de pas de la rive.
Ce coin du riche département de Seine-et-Oise est adorablement pittoresque. Ce ne sont que prairies grasses où des vaches paissent, rideaux de grands saules et de peupliers, quinconces de pommiers, massifs de noyers, de chênes et de trembles. La route elle-même, un peu creuse entre ses deux talus gazonnés, semblables à deux bancs de velours vert continus, monte et descend à chaque instant, ombragée, sans poussière, propre comme une allée de parc anglais. Et, sur tout cela, un grand calme plane, coupé de temps en temps par le passage d’un train ou par le sifflement de quelque transport à hélice, qui remonte lentement la rivière en remorquant cinq ou six péniches, on se croirait à cent lieues de Paris. Rien que des paysans. Dans toute la commune, une seule maison de bourgeois parisien, et « le château, » rarement habité, changeant souvent de propriétaires. Voilà Médan.
Comment Zola a-t-il découvert Médan ? Le hasard ! L’Exposition universelle de 1878 y est aussi pour quelque chose. Dès l’automne 1877, au retour d’un séjour de cinq mois à l’Estaque, Zola, qui, depuis plusieurs années, avait l’habitude de louer chaque été une petite maison tantôt ici, tantôt là,