Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/203

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sur le cou » — voir chapitre II — : ceci est le milieu où pousse d’abord d’une certaine façon cette plante humaine, vouée par l’hérédité à diverses dispositions. Le milieu physique lui donne, au sortir du berceau, son grand amour de la campagne ; quinze années d’enfance et de première jeunesse, passées sous un beau ciel, jouant a sa guise dans des jardins, puis, plus tard, faisant de grandes promenades avec ses camarades, tout cela le met en contact direct avec la nature, lui inspire une. large tendresse pour elle. Le milieu moral, c’est-à-dire l’organisation particulière de sa famille, le mêle de bonne heure aux détails du ménage, l’initié à l’apprentissage des choses, lui ouvre tout de suite les yeux sur le positif de la vie. En outre, il a la chance rare de se développer dans une atmosphère de liberté intellectuelle. Pas d’entraves ! Promenades, lectures, jeux et travaux : tout lui est permis. L’enfant s’élève seul, et, par suite sans doute d’heureuses dispositions natives, il n’abuse pas de cette liberté. Son caractère se forme de lui-même, arrive très vite à la raison et à l’équilibre. Ni vices de nature, ni vices contractés. En peu d’années, il se fait sa sagesse. Plus tard, il restera libre d’esprit, agira méthodiquement, deviendra un régulier.

« Puis, venu à Paris vers sa dix-huitième année et y connaissant brusquement la misère noire » — voir chapitres III et IV— : ceci est la circonstance historique, qui modifie le milieu et agit de la sorte