sur le tempérament héréditaire, c’est-à-dire complète la formation de l’homme et décide de sa carrière. A Paris, en effet, le jeune homme tombe au milieu de la ruine définitive des siens. Il n’a plus alors que sa mère, réduite à la gêne, et son grand-père, qu’il perdit en 1862. Il sent tout craquer autour de lui. Même la déveine s’acharne et lui fait manquer son baccalauréat. Eh bien ! cette crise, dont tant d’autres, mal armés pour la vie, n’auraient pu sortir, lui, préservé par sa force de résistance native et par le bénéfice d’une éducation libre sous un riche climat, non seulement il la traverse et la domine, mais il y prend à coup sur des vigueurs nouvelles, il achève de s’y tremper pour le grand combat littéraire.
Enfin, « forcé de travailler pour soutenir les siens et arrivant au bout d’une longue lutte à la situation qu’il occupe aujourd’hui » — : ceci est l’application des facultés de l’homme. Le caractère de la lutte livrée par lui est, au commencement, d’être une lutte pour le pain. Au rebours de ceux qui débutent avec de la fortune — de Flaubert par exemple — il n’a pas le loisir de composer le livre mûri, mais tardif, où ils se mettent tout entier— comme Madame Bovary ; et il doit se jeter, tout de suite, à corps perdu, dans la mêlée du journalisme, quotidien, acceptant toutes les besognes pour manger, faisant de la bibliographie, de la critique d’art, de la chronique, descendant même jusqu’aux comptes rendus