mais encore plus rigoureux pour lui ; du reste, comme chacun, plein de contrastes, d’imprévu, d’inconséquences et de faiblesses, dont il convient parfaitement lui-même : — tels sont les traits principaux de sa physionomie intellectuelle et morale.
Aujourd’hui que le succès est venu, il ne travaille plus sous l’aiguillon de la nécessité. Avec ce qu’il a gagné et avec le produit de ses livres actuellement en librairie, lui et sa femme, sans enfants, auraient de quoi vivre tranquillement jusqu’à la fin de leurs jours. Mais si la lutte pour le pain se trouve ainsi terminée, le pli du travail est bien pris. L’habitude d’une production littéraire quotidienne est devenue pour lui un besoin, comme une seconde nature. La machine est montée, il n’y a plus de danger qu’elle s’arrête. D’autres mobiles, tout aussi impérieux, sont là, pour lui dire chaque matin : « Prends la plume ! »
C’est même afin de travailler dans une paix plus grande, qu’il passe maintenant huit mois de l’année à Médan. Il a réuni là ses notes, ses plans, ses papiers de tout genre ; en un mot, il y a installé sa véritable résidence littéraire permanente. Un séjour de quatre mois à Paris, chaque hiver, lui suffit amplement, pour se mêler de plus près à la vie générale. D’ailleurs, à Paris, son existence sédentaire et laborieuse ne se trouve pas sensiblement changée. Les mêmes personnes qui le visitent à la campagne, vont le voir rue de Boulogne. Les heures des repas,