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VI


Lorsqu’il revint à lui, l’aube, dans la prairie,
Des lointains peupliers rougissait le sommet.
Il ne vit que Rosa sur le lit endormie,
Il se prit à pleurer, car il se souvenait.
Le ciel ne voulait pas lui donner la folie ;
Après l’avoir frappé, le ciel l’abandonnait.

Une alouette au loin volait, seule et muette.
Elle a froid, et la brume étouffe sa chanson.
Aussitôt que l’aurore a paru, la pauvrette
Pour monter au soleil a quitté le sillon.

Sans doute elle ignorait que parfois la lumière
Peut tromper, n’être pas l’indice d’un beau jour ;
Et l’imprudente monte, alerte, matinière,
Cherchant un rayon d’or pour chanter son amour.

Elle fend le brouillard, elle monte, elle espère.
Elle monte et se dit que là-haut, dans les cieux,
Elle va découvrir quelque lieu solitaire,
Plein de feux éclatants, de chants mélodieux.