Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/27

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grand’mère. Ces excellentes femmes l’avaient toujours traité en homme plutôt qu’en enfant, ne lui laissant rien ignorer de leurs embarras, prenant déjà en tout son avis, comme si quelque chose de la raison et de l’expérience du père pouvait leur venir par la bouche du fils. Il se comporta donc en homme et obtint cinq prix à la fin de l’année. Alors, dans sa hâte à parvenir, peut-être aussi n’aspirant, comme tous les collégiens, qu’à sortir au plus vite de « la boîte, » il voulut sauter une classe et entra tout de suite en sixième.

Il passa encore quatre ans et demi au collège d’Aix : sixième, — demi-pensionnaire, — pas de prix, antipathie entre l’élève et un professeur, dont il a gardé un souvenir abominable ; cinquième et quatrième, — toujours demi-pensionnaire, — et pas mal de prix, six ou sept ; troisième, — externe, — tous les premiers prix. Enfin, au milieu de sa seconde, lorsqu’il quitta subitement le collège et la ville d’Aix, il était encore incontestablement le plus fort de sa classe. Il faut ajouter ici que, au commencement de la troisième, il avait bifurqué. Ayant, à opter entre l’étude des lettres et celle des sciences, le futur romancier naturaliste choisit par goût les sciences ; non qu’il dédaignât les lettres ; mais parce qu’il éprouvait, une répulsion pour les langues mortes, le grec surtout, et pour certains exercices fastidieux, tels que le thème et les vers latins. C’était un invincible dégoût auquel se mêlait un peu de pose enfantine. Dans les scien-