Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/28

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ces elles-mêmes, il avait ses sympathies : assez peu enthousiaste pour les mathématiques pures, très attiré vers les sciences naturelles, le premier tout de même en composition dans les unes et les autres.

Je le connais bien, ce vieux collège, qui, sous l’empire, s’appelait encore « collège Bourbon. » Moi-même, j’y entrais en septième, en 1857, quelques mois avant l’époque où l’élève de seconde Zola partait pour Paris, au milieu de l’année scolaire. J’y étais en troisième, quand mon ami et condisciple Antony Valabrègue, le poète, me parla pour la première fois « du fils de celui qui a fait le canal, » du fils Zola qui commençait à écrire des livres, dans ce grand Paris vers lequel nous nous sentions tous attirés. J’étais en rhétorique, quand parurent les Contes à Ninon, que je dévorai en classe, le volume caché dans un dictionnaire, tandis que le professeur corrigeait un discours latin. Et maintenant encore, lorsque je me reporte à cette époque, je revois tout : la petite place tranquille et la fontaine des Quatre-Dauphins, dont les monstres rococo tordent leur queue de pierre et crachent l’eau par leur bouche perpétuellement ouverte ; la porte extérieure de la chapelle, noire en ce temps-là, toujours fermée ; la fenêtre grillée du concierge que nous allions gratter timidement, chaque fois que nous arrivions en retard. Puis, la grande cour carrée, ombragée de quatre beaux platanes ; le grand bassin ; la seconde cour, où étaient installés le trapèze, la