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Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/275

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IV


L’Aérienne, lasse et la gorge brûlante,
Se coucha lentement sur la rive odorante,
Et, comme je restais rêveur sur le chemin,
Près d’elle m’appela des yeux et de la main.
Puis, le regard suivant le flot de la rivière,
Envieuse et penchée :
Envieuse et penchée :— Oh ! j’ai grand soif, mon frère,
Et l’eau coule trop bas pour me désaltérer,
Me dit-elle.
Me dit-elle.Et je vis ses grands yeux m’implorer.
Je réunis les doigts et, me baissant vers l’onde,
Je puisai dans mes mains le flot pur pour ma blonde ;
Puis, craignant de laisser quelques gouttes s’enfuir,
Je hâtai doucement mes pas pour revenir ;
Et, fier de l’apporter pleine jusque près d’elle,
Je tendis à ma sœur cette coupe nouvelle.
Avide et m’accueillant d’un rire, elle posa
Sa bouche sur mes mains et d’un trait les vida ;
Et comme j’aperçus que la blonde chérie
De l’œil suivait toujours les flots avec envie,
Je fis jusqu’à trois fois le périlleux chemin,
Et trois fois je sentis ses lèvres sur ma main.