Dont le doigt n’oserait toucher sa chevelure,
Oh ! demeure : les saints chanteront dans les cieux.
Car, vois-tu, le Seigneur, non pas ce Dieu colère
Qu’un prêtre sans l’enfer ne saurait nous montrer,
Mais le Dieu de bonté, le Seigneur notre père,
Doit sourire en voyant deux enfants s’adorer.
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La chapelle pâlit et le dernier cantique
A cessé de vibrer dans l’église gothique.
La vierge, se signant une dernière fois,
Du chapelet bénit vient de baiser la croix ;
Et, lente, dans la nuit, la pieuse assemblée
S’éloigne à pas discrets, en silence et voilée.
Paolo qui, du regard, caressait doucement
La fille aux cheveux blonds, Paolo le tendre amant,
Lorsqu’il vit se lever sa chère bien-aimée
Et qu’elle vint à lui, légère et parfumée,
Se blottit, plein d’effroi, derrière un vieux tombeau,
Et ramena sur lui les plis de son manteau.
Certes, le pauvre enfant fut mort, si son amante
Eut su qu’il était là, dans l’ombre palpitant ;
Mais, vague, elle passa, comme une ombre flottante,
En l’effleurant au pied de son long vêtement.
Et l’amant tressaillit et, courbé sur les dalles,
Il adora le sol qu’avaient touché ses pas.
Voyant à la lueur des lampes sépulcrales
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