Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/295

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Sur les chants d’ici-bas, c’est le chant qui domine,
Et mon âme devine
Un puissant Créateur dans ces divins concerts !

Oui, je te reconnais, toi qui mis dans mon être
Ce feu pur dont l’ardeur me rapproche de toi.
Je ne maudirai plus le jour qui m’a vu naître,
Et je veux, ô mon Maître,
Comme un timide enfant me courber sous ta loi !

Je m’incline devant ta sainte Providence,
Je comprends les parfums, les chants et la clarté,
Et je comprends en toi la suprême puissance,
L’éternelle clémence,
Pour verser à nos cœurs l’éternelle beauté !

Oui, si tu fis nos corps d’eau saumâtre et de fange,
Tu voulus partager ton haleine avec nous ;
Car je me sens ici mener un songe étrange
Et vouloir comme un ange
Monter avec Marie au ciel, à tes genoux !

Je sens que cette haleine est une âme immortelle,
Que la terre n’est pas son bien-aimé séjour,