Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/72

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annonces, — il en sortait de terre un nouveau, dit « petit journalisme, » mais plus vivant, plus moderne, approprié au besoin d’enquête de l’époque, nourri surtout d’actualité, d’informations, de faits, reléguant les théories politiques au second plan, accordant plus de place à la littérature. M. de Villemessant, un des créateurs de ce nouveau journalisme, à côté de son Figaro hebdomadaire, venait de fonder l’Événement, journal quotidien à deux sous.

Zola s’était trouvé maintes fois en rapports d’affaires, chez Hachette, avec M. Bourdin, gendre de M. de Villemessant. A la suite de diverses conversations avec celui-ci sur les idées de son beau-père, il écrivit à M. de Villemessant une lettre, où il lui proposait de faire pour les livres ce qu’un rédacteur spécial faisait dans l’Événement pour les théâtres : annoncer les publications nouvelles, comme on annonçait les pièces, en donner d’avance l’analyse, récolter des anecdotes sur leur composition, sur les auteurs, enfin reproduire des extraits des bonnes feuilles communiquées d’avance par les éditeurs. La réponse ne se fit pas attendre : elle donnait rendez-vous à Zola pour le lendemain. M. de Villemessant, enchanté, le reçut très bien, et, séance tenante, le prit comme rédacteur, à l’essai : — « Pendant un mois, tout ce que vous donnerez, passera : l’Événement est à vous ! A la fin du mois, je saurai si vous avez quelque chose dans le ventre, et je déciderai de