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Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/8

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De ce mariage, croisement d’un Italien et d’une Grecque, naquit, en 1796, un fils, qui reçut le prénom de François.

François Zola avait huit ans, quand Napoléon Ier devint empereur. En ce temps-là, être Italien, c’était presque être Français, et, par suite, se trouver destiné à la carrière militaire. Il servit très jeune dans l’artillerie italienne. À dix-sept ans, c’est-à-dire en 1813, il combattait en qualité d’officier dans le corps du prince Eugène. Après la chute de Napoléon Ier, la Vénétie tombant sous la domination autrichienne, il abandonna la carrière militaire et se fit ingénieur civil. Très intelligent et très actif, il publia en italien plusieurs ouvrages de science, entre autres un certain Trattato di nivellazione, qui lui valut d’abord le titre de membre de l’Académie royale de Padoue, puis, plus tard, une médaille du roi de Hollande. Il s’en fallut donc de bien peu, à cette époque, que, s’étant fait une position, il ne se fixât à jamais dans son pays. Mais la domination autrichienne était là, depuis 1815, très vexatoire, très lourde, attristant cette belle vie italienne qui plaisait tant à Stendhal, appauvrissant et rendant inhabitables la Lombardie et la Vénétie. À la suite de je ne sais quels démêlés avec cette domination, l’ex-officier du prince Eugène prend un grand parti : il s’expatrie. Alors commence une période d’années aventureuses, pendant lesquelles, sans se fixer nulle part, le jeune ingé-