Page:Alexis - Le Collage.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
242
LE COLLAGE

— Bonsoir, monsieur, fit-elle en s’inclinant.

Et elle allait s’éloigner.

— Dites-moi, quand complète-t-on l’éclairage des salons ?

— Il n’est pas six heures… Madame a donné des ordres pour six heures et demie.

— C’est bien.

— Madame sera bientôt visible… Faut-il lui dire tout de suite que monsieur est là ?

— Inutile… Merci.

Maintenant je n’avais plus froid. M’éloignant de la cheminée, j’entrai dans le petit salon bleu, délicieux boudoir, où Hélène se tient de prédilection. Là, rien n’était changé. Les préparatifs de la fête n’avaient pas franchi le seuil de ce sanctuaire tout plein d’Hélène et des choses qu’elle aime. La lampe, à la place accoutumée, répandait sa lumière douce. Le roman nouveau à couverture jaune qu’elle lit était resté ouvert sur la table à ouvrage. Tout à coup, la portière du fond écartée, un bras nu, déjà orné de bracelets, une petite main ouverte tendue vers moi…

— Hélène !

J’avais saisi cette main, et je la pressais doucement dans les miennes.

— Merci d’être arrivé le premier ! faisait-elle… Vous voyez, toute la ville peut venir : je n’ai que ma robe à passer.

— Je vous dérange… je vous laisse.

— Attendez ?