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Page:Alexis - Madame Meuriot : mœurs parisiennes.djvu/10

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MADAME MEURIOT


MŒURS PARISIENNES

PREMIÈRE PARTIE


I

La pendule sonnait trois heures. Madame Honorat, une femme de cinquante-cinq ans, qui n’avait jamais été belle, remua dans son fauteuil. Tiens ma sœur est en retard, aujourd’hui dit-elle à demi-voix.

Et, pour la vingtième fois de l’après-midi, lâchant le journal où elle parcourait d’un œil distrait les faits divers, elle passa en revue la salle à manger, pour s’assurer « que rien ne clochait ». Non le grand poêle en faïence encastré dans le mur, la table ronde recouverte d’une toile cirée couleur paille, les chaises, le parquet et les murs, tout reluisait de propreté. Sur les étagères du buffet d’acajou, un solide buffet noirci par l’âge, des pièces d’argenterie brillaient, chacune à sa place.