nèrent furent les passions de l’opposition dynastique qui prépara une émeute en voulant faire une réforme ; la répression de cette émeute d’abord excessive, puis abandonnée ; la disparition soudaine des anciens ministres venant rompre tout à coup les fils du pouvoir, que les nouveaux ministres, dans leur trouble, ne surent ni ressaisir à temps ni renouer ; les erreurs et le désordre d’esprit de ces ministres si insuffisants à raffermir ce qu’ils avaient été assez forts pour ébranler ; les hésitations des généraux, l’absence des seuls princes qui eussent de la popularité et de la vigueur ; mais surtout l’espèce d’imbécillité sénile du roi Louis-Philippe, faiblesse que nul n’aurait pu prévoir, et qui reste encore presque incroyable après que l’événement l’a montrée.
Je me suis demandé quelquefois ce qui avait pu produire dans l’âme du roi cet accablement soudain et inouï ? Louis-Philippe avait passé sa vie au milieu des révolutions et ce n’était assurément ni l’expérience, ni le courage, ni l’esprit qui lui manquaient, bien qu’ils lui aient fait si complètement défaut ce jour-là. Je crois que sa faiblesse vint de l’excès de sa surprise ; il fut terrassé avant d’avoir compris. La révolution de Février fut imprévue pour tous, mais pour lui plus que pour aucun autre ; nul avertissement du dehors ne l’y avait préparé, car, depuis plusieurs années, son esprit