ditions débattues, point sans intérêt aujourd’hui ; je me bornerai à dire qu’à la fin on parut prêt à s’entendre, et l’on ne différa plus guère que sur une question d’argent. On en était là, et l’Autriche nous faisait assurer par son ambassadeur à Paris de dispositions conciliantes ; je croyais déjà la paix faite, lorsque
Elles ne lui enlèvent point la force qu’il doit conserver, ni la juste influence qu’il est appelé à exercer sur la politique générale de l’Europe et en particulier sur les affaires d’Italie. Le traité qu’on lui propose de signer est fâcheux sans doute, mais il n’est pas désastreux, et, après que le sort des armes a prononcé, il ne dépasse pas ce qui était naturellement à craindre.
» La France n’a négligé et ne néglige aucun effort pour obtenir que ce projet soit modifié ; elle insistera pour obtenir du gouvernement autrichien les changements qu’elle croit conformes non seulement aux intérêts du Piémont, mais au maintien facile et durable de la paix générale ; elle usera pour atteindre ce résultat de tous les moyens que la diplomatie peut lui fournir, mais son intention n’est pas d’aller au delà. Elle ne croit pas que, dans les limites où la question se pose et dans les degrés ou les intérêts du Piémont sont engagés, il soit opportun de faire plus. Ayant cette opinion ferme et mûrie, elle n’hésite point à la faire connaître. Laisser croire même par son silence, à des résolutions extrêmes qu’on n’a pas prises, suggérer des espérances qu’on n’est pas certain de vouloir réaliser, pousser indirectement par des paroles à une action qu’on ne croit pas devoir appuyer par des actes ; engager, en un mot, les autres, sans s’engager soi-même ou s’engager sans le savoir, plus qu’on ne croit et ne veut ; c’est là, de la part du gouvernement comme des particuliers une manière d’agir qui ne me paraît ni prudente ni honnête.
» Vous pouvez compter, monsieur, que tant que j’occuperai le poste où la confiance de M. le président m’a placé, le gouvernement de la république n’encourra pas un tel reproche ; il n’annoncera rien qu’il ne soit résolu à exécuter ; il ne promettra rien qu’il ne soit décidé à tenir ; et il mettra autant son honneur à dire d’avance ce qu’il ne veut pas faire, qu’à exécuter avec promptitude et avec vigueur ce qu’il aura dit qu’il ferait.
» Vous voudrez bien lire cette dépêche à M. d’Azeglio. »