Pendant ce temps la foule s’était tellement entassée dans l’hémicycle que les princes risquaient à tout moment d’y être écrasés ou étouffés.
Le président voulut en vain dégager la salle ; ne pouvant y parvenir, il pria la duchesse d’Orléans de se retirer ; cette courageuse princesse s’y refusa ; ses amis l’arrachèrent alors à grand’peine du milieu de la presse et la firent monter sur le sommet du centre gauche, où elle s’assit avec son fils et le duc de Nemours.
Marie et Crémieux venaient de proposer, au milieu du silence des députés et des acclamations du peuple, l’établissement d’un gouvernement provisoire, lorsque enfin Barrot parut ; il était essoufflé, mais non effrayé ; il escalada les degrés de la tribune : « Notre devoir est tout tracé, dit-il, la couronne de Juillet repose sur la tête d’un enfant et d’une femme. » La Chambre, reprenant courage, se redresse alors et éclate en acclamations, le peuple à son tour se tait. La duchesse d’Orléans se lève de son banc, semble vouloir parler, elle hésite, écoute de timides conseils et se rassied ; la dernière lueur de sa fortune venait de s’éteindre. Barrot achève son discours, sans retrouver l’effet des premières paroles ; cependant la Chambre est un peu raffermie et le peuple hésite.
Dans ce moment, la foule, qui remplissait l’hémi-